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PIF et coronavirus

 

Le coronavirus félin (FCoV)

 
Le coronavirus félin peut avoir deux formes :
- FECV (Feline Enteric CoronaVirus), forme intestinale “inoffensive” du virus,
- FIPV (Feline Infectious Peritonitis Virus), forme responsable de la péritonite infectieuse.
 
Comme tous les virus le FECV se reproduit en se répliquant, ces réplications peuvent comporter des erreurs, erreurs qui donnent naissance à une mutation transformant le FECV en FIPV (donc en PIF).
Le FECV est contagieux mais le FIPV, qui est le résultat d’une mutation, ne l’est pas. Un chat peut donc “attraper” le FECV mais il ne peut pas “attraper” la PIF qui nait d’une mutation du FECV au sein de son organisme.
Pourquoi dans ce cas entendons-nous parler “d’épidémies de PIF” ? C’est en fait un abus de langage.
En réalité, c’est la surexposition au FECV et une recontamination permanente par le virus qui multiplie le risque de mutation par l’augmentation du nombre de réplications. Un chat porteur du FECV qui vit seul en appartement, a statistiquement 1 à 2% de probabilités de développer une PIF. Plusieurs chat porteurs du FECV partageant un environnement restreint (appartement, chatterie), en étant exposés à une charge virale constante et en se recontaminant en permanence, voient leur risque de mutation vers la PIF passer à 10 ou 12%.
Virtuellement, TOUTES les chatteries de plus de 6 chats sont touchées par le coronavirus et 60% des chatteries de moins de 6 chats.
 

Pourquoi n’avons-nous toujours pas trouvé de vaccin ?

 
D’une part, les études sur le coronavirus félin et sur la PIF, sa conséquence directe, sont complexes à réaliser parce qu’il faudrait pouvoir disposer de nombreux chats porteurs qu’on observerait pendant toute leur vie.
L’expression de ce virus est complexe.
En effet, certains chats sont excréteurs ponctuellement et parfois de manière aléatoire, d’autres le sont en permanence, d’autres encore semblent ne jamais l’être. La PIF peut se déclencher à n’importe quel âge ou ne jamais se déclencher, elle peut apparaitre dans sa forme humide ou sa forme sèche et le diagnostic lui-même est compliqué à poser puisque, s’il y a bien un test de détection du FECV, il n’en existe pas pour le FIPV.
 
D’autre part, le coronavirus félin (FCoV) se distingue par 2 sérotypes.
- le sérotype 1 est le plus répandu puisque présent chez 98% des porteurs de coronavirus félin,
- le sérotype 2 ne concerne que 2% des chats porteurs (le sérotype 2 ayant un gène canin, cela explique peut-être sa très faible diffusion chez le chat).
 
Le problème majeur pour l’élaboration d’un vaccin, c’est que nous ne parvenons pas encore à cultiver de manière stable, en laboratoire, le sérotype 1.
Le vaccin qui existe actuellement en Belgique a été conçu sur le sérotype 2 et, si on ne peut pas le qualifier d’inutile, c’est quand même presque le cas puisqu’il ne concerne réellement qu’un pourcentage dérisoire de la population féline infectée.
Pour mettre au point un vaccin majoritairement efficace, il faudrait pouvoir travailler sur le sérotype 1, ce qui est actuellement impossible.
 

Peut-on prévenir à défaut de guérir ?

 
Oui, et c’est la bonne nouvelle.
La mauvaise, c’est que si cette prévention est réalisable chez un particulier n’ayant pas plus de 3 chats ou chez un petit éleveur dont la structure permet de séparer les individus, c’est tout simplement irréalisable dans un refuge ou chez une famille d’accueil.
 
Comme je l’ai dit dans le premier chapitre : un chat porteur du coronavirus vivant seul à l’intérieur a 1 ou 2% de probabilités de développer un jour une PIF, un groupe de chats porteurs vivant sur un territoire très restreint voie ce chiffre passer à 10 ou 12% Une recommandation européenne préconise de limiter à 3 le nombre de chats par espace de vie si les chats sont porteurs du coronavirus.
 
Le virus étant détruit par tous les désinfectants et tous les détergents, il est facile à éliminer mais cela implique un nettoyage complet et quotidien de chaque litière (donc impossible d’utiliser de la litière agglomérante) et surtout, cela implique de tester tous les membres entrants dans la communauté féline et de limiter à 3 par pièce le nombre de chats porteurs.
Si on veut pousser encore plus loin la prévention, la contamination mère-chaton étant a priori inexistante avant 5 semaines de vie, il faudrait donc séparer les portées des mamans avant 6 semaines si la chatte est porteuse de coronavirus. Éthiquement et au niveau comportemental je pense qu’on préfèrera tous courir le risque avec le coronavirus plutôt qu’avec un sevrage affectif trop précoce.

 

Récapitulons

 
Le coronavirus est très contagieux et la majorité des chats vivant en communauté en sont porteurs. Il n’existe ni vaccin ni traitement contre le FECV ou sa mutation, le FIPV qui est systématiquement mortelle. On peut parvenir a éradiquer, ou en tout cas à maintenir dans des proportions acceptables, la contamination par le FECV par la limitation du nombre d’individus infectés en contact et une hygiène quotidienne stricte.

 

Conclusion personnelle

 
Les refuges, associations, familles d’accueil, peuvent par des mesures d’hygiène contraignantes mais simples, limiter les dégâts, mais les finances et l’espace insuffisants associés aux entrées-sorties constantes des effectifs sont des facteurs aggravants et impossibles à maîtriser. Je pense qu’il faut admettre que, tant que la science ne nous aura pas fourni de vaccin ou de traitement, le risque de PIF sera toujours plus élevé chez nous, statistiquement 10 fois plus élevé...
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