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Une famille d'accueil, qu'est-ce que c'est ?

La plupart des associations de protection animale n'ont pas de structure d'accueil, cela veut dire : pas de chenil, pas de chatterie.

Comment alors peuvent-elles héberger les animaux qu'elles recueillent ? C'est tout bête, elles les placent dans des "familles d'accueil".

On manque toujours cruellement de famille d'accueil.

J'ai moi-même une terrible liste d'attente et, quand une place se libère parce que l'un de mes filleuls est adopté, je donne la priorité à celui qui risque le plus gros. Certains sont très vite placés parce qu'ils sont jeunes et/ou beaux et/ou dotés de caractères en or et certains restent pendant plusieurs mois comme Filou qui est jeune et beau... mais tellement timide qu'il n'attire pas les adoptants.

Le nombre de chats en attente est catastrophique et c'est l'objet de mon message, je ne vais pas y aller par 4 chemins : je recrute des familles d'accueil !

Maintenant, je vais t'expliquer ce qu'est vraiment une famille d'accueil et tu vas comprendre très vite pourquoi c'est merveilleux mais pourquoi nous en manquons.

Pour être famille d'accueil, c'est très simple, il suffit de proposer ta candidature aux associations de ta région.
Après un questionnaire, un entretien et éventuellement une visite à ton domicile, toi et l'association définissez le type d'accueil que tu souhaites proposer :

  • Quel animal ? Chat, chien ou nac ? Un seul ou plusieurs ? Bébé ou adulte ? Mâle ou femelle ? Avec ou sans mise en confiance à faire ? Avec traitement ou pas ? Sauvage ou déjà sociable ? Etc.
  • Pendant combien de temps ? Ça peut être indéfini et donc jusqu'à l'adoption ou ça peut être ponctuel, pour une ou deux semaines, pour les quarantaines ou les convalescences post-stérilisation ou jusqu'à une date précise comme ton départ en vacances, etc.

Une fois tous ces critères bien définis, l'association t'apporte ton "filleul". En général, elle prend en charge tous les frais vétérinaires, mais rarement la nourriture bien que certaines le proposent.

A partir de là, ta mission est toute simple : tu vas traiter l'animal exactement comme s'il était le tien. Il va te suffire de l'aimer et de le choyer. Parfois l'animal se comporte comme s'il avait toujours vécu là et parfois, s'il a souffert avant d'arriver près de toi, il va falloir lui redonner confiance et lui-même et en l'humain. Rien de compliqué, juste de la patience et de l'affection.
Vraiment, on ne parle pas là de sociabilisation de chat sauvage, on parle de douceur, de calme et d'équilibre pour remettre d'aplomb un petiot chamboulé.

Pourquoi être famille d'accueil ?

  • tu en as assez de toute cette misère animale et tu voudrais pouvoir agir un peu à ton échelle,
  • ton rythme de vie ne te permet pas de t'occuper d'un animal toute l'année mais tu aimerais tout de même en avoir un,
  • tu es âgé(e) et tu crains que ton compagnon ne te survive c'est pourquoi tu n'oses plus adopter,
  • tu peux nourrir correctement un animal mais tu n'as pas les moyens de payer son entretien vétérinaire,
  • tu sais très bien que tu vas déménager, être muté, changer de vie dans un avenir proche et tu crains de ne pouvoir garder l'animal que tu aurais adopté,
  • tu as déjà un chat ou un chien et tu aimerais en adopter un second mais tu crains qu'ils ne s'entendent pas,
  • etc...

Pourquoi ne pas être famille d'accueil ?

  • tu crains de ne pas savoir t'y prendre,
  • tu as peur que les animaux confiés te "restent sur les bras" et ne soient jamais adoptés,
  • tu te dis que ça ne sert à rien d'en sauver un alors que de milliers meurent,
  • tu penses que c'est trop de responsabilités de s'occuper d'un animal dont tu n'es pas le propriétaire,
  • tu n'as pas trop envie de recevoir chez toi des adoptants potentiels et de les questionner sur leur environnement, leurs motivations, etc.
  • tu te dis que tu vas t'y attacher terriblement et que tu ne pourras jamais le laisser partir,
  • etc...

Toutes les questions que tu te poses, je me les suis posées. Nous avons réfléchi longuement, pesé le pour et le contre, avant de proposer notre candidature.

Et puis, un jour, ma mère a été hospitalisée et nous avons pris son chat en pension, dans la même semaine, un incendie a dévasté l'appartement de ma voisine et nous avons hébergé ses deux chattes terrorisées. L'effectif félin de l'appartement est brutalement passé de 4 à 7 et dans des circonstances plutôt stressantes... et tout s'est parfaitement bien passé.

Bien sur, ces chats ne nous appartenaient pas, mais ils avaient un foyer, eux.
Ceux que nous accueillons n'en ont pas et c'est là qu'il est bien difficile d'admettre que l'on va les faire partir, les obliger encore à s'adapter à un nouvel environnement, à de nouveaux humains, leur faire supporter des changements, encore, alors qu'ils sont si bien près de nous. A nouveau, forcément, ils vont se croire abandonnés, car, c'est certain, c'est un abandon.

On se dit que pour leur bien, comme pour le notre, il faudrait pouvoir les garder... et c'est vrai.
Quand on fait adopter un de nos protégés, ce n'est pas pour son bien à lui, c'est pour le bien d'un autre qui attend une place en accueil et dont la survie en dépend peut-être.

Alors, c'est douloureux quand on emmène en placement un petiot que l'on a apprit à connaître, que l'on aime comme si on l'avait choisi, comme s'il était à nous, un petiot que, quelquefois, on a littéralement vu revenir à la vie, que l'on a veillé, soigné, rassuré.
Moi je pleure toujours quand je rentre chez moi avec ma caisse de transport vide de celui qui est parti. J'essuie une larme en ramassant sa gamelle. Mais je réalise que ce petiot, il avait déjà posé ses coussinets sur le dodo d'un autre parti avant lui en laissant une place libre. Je réalise que celui qui va arriver, même si je ne le connais pas, c'est son frère de misère, il est exactement dans la même situation et je l'aimerai tout autant.

Je sais aussi que cet abandon que je leur impose, ils l'oublieront puisqu'ils seront heureux à nouveau. D'ailleurs, ils m'oublieront surement aussi même si moi je n'ai oublié aucun d'entre eux. Notre maison aura été une escale avant d'arriver à leur destination.

Nous sommes le maillon d'une chaine qui les aura fait passer de l'ombre à la lumière, et ça justifie bien quelques larmes d'émotion.

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