Créer un site internet

Pourquoi faut-il absolument faire stériliser son animal ?

Eh oui, ça y est, au grand désespoir de tous ceux qui tentent tant bien que mal d'endiguer la misère animale, voici revenue, comme chaque année, la "saison des chatons".

Je martèle, serine, bisse, confirme, réaffirme, insiste, souligne, persévère,  radote, redis,  réitère,  ressasse, remémore, rappelle... que, si l'on prétend aimer les chats, on les stérilise.

Ce n'est pas négociable, rien ne peut justifier qu'on laisse son propre animal se reproduire.

Pourquoi ? Je vais tenter de répondre à cette question en examinant le point de vue des différents protagonistes.

 

Le propriétaire :

Si le chat vit en appartement, il va falloir supporter le comportement collant pour les femelles et collé à la fenêtre pour les mâles, les miaulements, les griffades et autres marquages urinaires...

Concernant le marquage urinaire, j'ai hébergé quelques chats  mâles récupérés à la va-vite, donc très récemment castrés, et dont l'organisme était donc encore saturé par les hormones, je peux te garantir que l'odeur est insupportable ! Un seul "pipi" dans un coin suffisait à empester l'atmosphère de mon appartement qui fait pourtant 76 m² ! Je peux t'affirmer que l'odeur imprègne tout, même quand tu as bien décapé et traité au vinaigre blanc.

Qui n'a pas connu, dans son enfance, une maison habitée par une personne âgée qui hébergeait un nombre de chats incroyable (non stérilisés) et dont l'odeur était suffocante ? Et bien, avec un chat non castré à la maison, tu auras le plaisir de retrouver cette odeur de ton enfance !

Si le chat peut sortir, tu vas me dire que ces inconvénients sont nettement moindres et tu auras raison, sauf que... Si ton chat à accès à l'extérieur, mâle ou femelle, il ne résistera pas à son instinct et ta femelle reviendra à coup sur gestante, ton mâle rentrera peut-être blessé de s'être battu avec d'autres mâles et peut-être même ne reviendra t-il pas du tout.

L'un comme l'autre court le risque d'être contaminé par l'un des virus félins transmissibles par voie sanguine ou sexuelle.

J'entends aussi quelquefois l'argument "ce n'est pas naturel", mais, quiconque a déjà approché un chat né dehors, hors de tout contact humain s'aperçoit très vite que les manipulations, caresses et tripatouillages en tout genre ne sont pas innés et naturellement peu appréciés chez les animaux qui n'ont eu aucun contact "humain" pendant leur croissance. Les tripatouillages non plus ne sont donc pas "naturels" mais comme ils sont importants pour nous, nous décidons qu'il est "naturel" d'imposer les caresses, mais pas "naturel" de stériliser (pas "naturel" de vacciner non plus pour certains propriétaires !). Nous pourrions  nous contenter de nous lier d'amitié avec des chats errants à qui nous offririons un abri et de la nourriture pour les amener à nous fréquenter mais sans jamais rien leur imposer, voilà qui serait respecter totalement leur nature...

 

J'en arrive donc au point de vue du chat lui-même :

En plus des virus potentiellement mortels que le chat peut facilement contracter en se reproduisant avec des chats contaminés et des blessures plus ou moins graves qui le feront souffrir, il faut oublier tout anthropomorphisme et admettre que le chat ne retire absolument aucun plaisir de sa sexualité. Il obéit à un impératif biologique, un point c'est tout.

Profitons-en pour oublier également tous les clichés ridicules sur la stérilisation : les mâles ne deviennent pas de grosses peluches molles et les femelles ne deviennent pas irascibles ! Les chats se moquent bien d'avoir une descendance, ils n'ont pas de patronyme à transmettre et encore moins d'héritage !

Le raisonnement qui consiste à dire de sa chatte : "Je lui fais faire une portée pour qu'elle materne au moins une fois puis je la stérilise" ne tient pas debout. Si on suppose que j'ai tord, et que la chatte rêve d'avoir des bébés (!?) lui laisser goûter aux charmes de la maternité pour ensuite l'en priver est cruel ; si on suppose que j'ai raison, à quoi sert cette unique gestation ?

Je ne parlerai même pas des propriétaires qui "éliminent" les chatons à la naissance laissant leur chatte les chercher partout et supporter des montées de lait dans des mamelles douloureuses qu'aucun chaton ne tètera.

Je ne vais pas non plus épiloguer sur la pilule pour chattes dont les effets secondaires sont catastrophiques pour la santé, même prise sur une très courte durée (voir ce rapport d'expertise: CLIC).

 

Maintenant, examinons le point de vue des chats de refuge, ou pire, des chats de fourrière :

Les chats de refuges sont des chats abandonnés. Eux aussi, un beau jour, ils sont venus au monde dans une portée plus ou moins désirée et distribués au petit bonheur la chance "contre bons soins". Exceptionnellement, il arrive qu'ils aient appartenu à une personne décédée sans héritiers mais, dans la majorité des cas, ils ont simplement cessé de plaire et sont largués directement au refuge par leurs propriétaires sous des prétextes aussi divers que variés mais systématiquement bidons : grossesse, allergie, déménagement, mutation à l'étranger, agressivité, bêtises à répétition, coups de griffes aux enfants qui ne lui ont rien fait, etc...

Certains sont jetés à la rue ou déposés lâchement sur un "point de nourrissage" par leur propriétaire qui se donne ainsi bonne conscience à peu de frais. Ces chats là ne survivent pas longtemps s'ils ne sont pas très vite récupérés par une association car entre les dangers de la rue, la circulation automobile, les autres chats (errants ceux-là) qui ne tolèreront pas leur présence, leur incapacité à trouver leur nourriture, les chiens, les humains peu compatissants, seuls les plus costauds ou les plus malins ont une chance.

Au refuge cependant, c'est comme partout : les adoptants veulent des chatons et les adultes, quelles que soient leurs qualités, ont plus de mal à trouver un foyer, mis involontairement hors jeu par les petits.

Pour ceux qui sont ramassés par la fourrière, c'est pire, passé le délai de garde de 8 jours, si l'animal n'est pas identifié et/ou pas réclamé : il est exécuté.

A la fourrière, contrairement aux refuges où ils sont traités avec compassion et respect, les animaux comprennent très vite ce qui les attend, certains se blessent sur les barreaux des cages en tentant désespérément de s'échapper, d'autres se déconnectent et sombrent dans l'apathie, d'autres encore multiplient les opérations de charme sur chaque visiteur en espérant le convaincre de les sortir de cet enfer. 

Puisqu'il n'y a pas de place pour tout le monde, il ne faut pas perdre de vue que chaque chaton qui vient au monde condamne, bien involontairement, un chat adulte à vivre sans foyer, ou même à mourir.

D'ailleurs, parmi tous ces chatons au charme irrésistible, combien seront jetés, largués, maltraités et rejoindront derrière les grilles leurs frères de misère ?

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire