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Un chat n'est pas une peluche !

chat peluche

Lors des discussions parfois houleuses sur l'abandon ou les obligations d'un propriétaire de chat, nous avons tous pour habitude de dire qu'un chat n'est pas une peluche.

Je partais jusqu'à présent du principe que c'était une évidence qui échappait seulement aux irresponsables qui achètent/adoptent un animal sur un coup de tête pour ne réaliser qu'ensuite qu'ils ne seront pas à la hauteur de l'engagement qu'ils ont prit.

Or, je m'aperçois avec tristesse qu'un certain nombre de personnes tout à fait raisonnables et censées ne comprennent pas non plus qu'intégrer un chat dans leur foyer est plus compliqué que d'y apporter une peluche.

Récemment une petite chatte nous a été rendue au bout de 30 heures parce qu'elle et le chat de la maison n'étaient pas instantanément devenus les meilleurs amis du monde.
Je ne parle pas là de deux chats qui se sont détestés au premier regard.
Je parle d'une situation très courante : la petite chatte chatte se cachait parce que le chat des lieux ne la lâchait pas d'une semelle, elle n'hésitait pas à donner des baffes s'il était trop intrusif au point de la suivre dans la litière, le chat des lieux, qui n'avait rencontré aucun congénère depuis qu'il avait quitté son éleveur, était tellement fasciné par cette petite chatte qu'il ne voulait ni vraiment manger ni jouer avec sa propriétaire, il n'y avait aucune vraie violence entre les deux chats mais  tous les deux avaient simplement besoin de quelques ajustements pour trouver leur place dans la nouvelle configuration familiale.

Comment le dire pour être compris ?
Chaque chat est un individu à part entière, avec son caractère, son tempérament, ses propres habitudes.
Il peut s'adapter à toutes les situations (et dieu sait à quel point les chats savent s'adapter !), mais il faut lui en laisser le temps.

Il n'est évidemment pas question :

  • qu'il vous adore en quelques minutes alors que vous êtes pour lui un étranger et qu'il ne vous trouvera pas "trop mignon", "irrésistible", "à croquer",
  • qu'il s'installe chez vous comme s'il y avait toujours vécu alors qu'il ne connait rien de votre environnement dans lequel il ne retrouve aucune odeur familière,
  • qu'il devienne immédiatement ami avec les autres animaux de la maison qu'il n'a jamais rencontrés, 
  • qu'il connaisse vos règles de vie alors que vous ne les avez même pas encore expliquées,
  • etc...

Quand vous adoptez un chat, vous l'aimez spontanément parce que vous l'avez choisi selon des critères qui vous séduisent, votre attachement est donc quasiment instantané pour cette boule de poils si attendrissante qui vous fait fondre.
Quand un chat vous adopte, il prend son temps. Les chats sont prudents, ils ne se donnent pas au premier regard, ils ont besoin de vous connaitre avant de pouvoir vous considérer comme un ami et ce sera valable pour tous les habitants de votre maison.
D'ailleurs, si vous adoptez en famille, le chat aura ses préférences et ses préférés, il développera peut-être des affinités plus importantes avec l'un ou l'autre des membres du foyer.

Ce temps dont le chat à besoin pour apprendre à vous connaitre, il en a encore davantage besoin pour apprendre à vivre avec un congénère.
Comprenez-bien que ce n'est pas parce que votre chat est avec vous d'une infinie tendresse qu'il sera aussi doux avec un congénère inconnu qui lui est brutalement imposé.
Ce n'est pas parce qu'il a déjà été en contact amical avec d'autres chats qu'il les apprécie tous.
Ce n'est pas parce que votre chat s'ennuie qu'il trouvera très distrayant de voir son territoire envahi par un intrus.
Ce n'est pas parce qu'à l'arrivée d'un congénère il semble se désintérresser de vous qu'il ne vous aimera plus jamais.
Comprenez qu'en modifiant la composition du foyer, vous modifiez les relations entre ses membres car, sinon, il vous serait impossible d'intégrer un nouvel individu qui ne pourrait s'y faire une place.
Admettez que cette relation parfois fusionnelle que vous entreteniez avec votre chat était la seule à laquelle il avait accès et qu'en ouvrant votre porte à l'un de ses congénères vous risquez de ne plus être l'unique objet de son affection.
Admettez également que vous n'êtes pas un chat et renoncez à vous mêler de leurs affaires, ou à prendre parti, vous ne feriez que compliquer les choses.
Demandez-vous enfin pourquoi, alors que vous vouliez lui faire plaisir en lui proposant un ami, vous n'appréciez finalement pas tellement de devoir le partager.

Alors, bien sur, il est arrivé qu'une adoption échoue malgré toute la bonne volonté des adoptants, que des chats montrent un véritable mal-être en devenant malpropres, que des animaux présentent un taux de stress allant crescendo et que la raison voulait que l'on n'insiste pas, mais il est tout bonnement impossible d'en être sûr au bout d'une trentaine d'heures alors même que l'on n'assiste à aucune réaction violente ni à aucun mouvement de panique.

Aucun être humain ne serait capable de s'adapter aussi rapidement qu'un chat à des changements de l'envergure de ceux que nous leur imposons alors, plutôt que d'admirer leurs incroyables aptitudes en la matière, accordons-leur simplement le temps dont ils ont besoin et foutons-leur la paix !

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