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Vous voulez abandonner votre animal

L'an dernier plus de 60 000 animaux ont été abandonnés en France.

Ce chiffre est celui des animaux pris en charge par les refuges et associations, il ne tient pas donc pas compte des animaux qui ont été largués n'importe où sans identification et sont morts avant d'avoir été secourus.

60 000 animaux, cela veut dire 60 000 propriétaires, en gros, pour la France 1 personne sur mille.
Vous pouvez toujours dire qu'une personne sur 1000 ce n'est pas énorme mais s'il s'agissait d'une maladie mortelle et qu'elle touche 1 personne sur mille, je pense que la proportion vous semblerait terrifiante.

Une conclusion s'impose : l'abandonneur ça peut être un voisin, un ami, un membre de la famille, vous-même...

Plusieurs choix s'offrent à cet abandonneur :

  1. Trouver un nouveau propriétaire pour son animal :
    Soit en dégottant un adoptant dans son entourage soit en passant une petite annonce.
    Je vous arrête tout de suite si vous commenciez à argumenter que donner son animal, ce n'est pas l'abandonner. Comment croyez-vous qu'il vive ce "don" ? Imaginez-vous une seconde qu'il comprend pourquoi vous vous séparez de lui ? Croyez-vous qu'il ne souffre pas de cette séparation et qu'il la comprend ? Non ? Alors tout est dit, pour lui, c'est un abandon, point-barre.

    Bien sur, si l'animal est jeune et beau, trouver un adoptant ne sera pas trop compliqué mais s'il à plus de 3 ans et est doté d'un physique quelconque, ses chances diminuent cruellement.

    Que dire de cette imbécile qui avait passé une annonce pour refourguer 3 chats de 11, 12 et 15 ans ?  A t-elle imaginé une seconde que ces pauvres créatures puissent intéresser quiconque ?
     
  2. Déposer son animal dans un refuge ou une association :
    Cela implique d'avoir probablement à régler des frais d'abandon et éventuellement d'avoir à supporter un sermon où en tout cas la mine sévère du bénévole qui n'a vraiment pas de raisons de prendre des gants.

    Là encore, si l'animal est très jeune, beau et sympa, il a ses chances d'être remarqué et adopté.
    S'il n'est plus un bébé, s'il est physiquement très ordinaire (voire de couleur noire) ou pire, s'il a un handicap, une maladie, s'il a mauvais caractère, s'il n'a pas été correctement éduqué, s'il est timide, il passera probablement de longues années derrière les barreaux, peut-être même sa vie entière.

    Il est tout de même curieux que le propriétaire d'un chien destructeur ou d'un chat qui urine partout puisse imaginer que ces "défauts" qui l'exaspère pourrait n'avoir aucune importance pour d'autres. Pourquoi diable, au milieu d'un nombre invraisemblable d'animaux sympas, un adoptant potentiel irait-il choisir celui qui a des problèmes de comportement ou qui lui coûtera une fortune en soins vétérinaires ?

    Il ne faut pas oublier non plus que certains refuges et associations pratiquent l'euthanasie pour libérer des places. Il est inutile de porter un jugement négatif sur ces pratiques, ces euthanasies n'auraient pas eu lieu si les animaux n'avaient pas été abandonnés. Ne nous trompons pas de cible : le responsable est l'abandonneur, pas le refuge qui implose sous le nombre d'animaux largués.
    Là encore, qui sera en tête de liste des euthanasies ? Toujours les mêmes : les incasables, les inadoptables.
     
  3. Déposer son animal à la fourrière :
    C'est aussi simple qu'en refuge, il y aura également des frais, mais vous courrez moins le risque que l'employé fasse la gueule car les fourrières sont des établissements à but lucratif, les animaux indésirables les enrichissent.
    Quand un animal est directement cédé à la fourrière par son propriétaire, il n'y a pas de délai de garde, il devient immédiatement propriété de la fourrière. Cela implique que n'ayant aucune obligation légale d'appliquer un délai de garde, elle pourrait l'exécuter avant même que vous ne soyez ressorti des locaux.
     
  4. Larguer son animal sur la voie publique :
    C'est illégal (article 521-1 du Code Pénal) et puni des mêmes peines qu'un acte de cruauté, à savoir 2 ans de prison et 30 000 € d'amende. A condition de se faire prendre et/ou d'avoir fait identifier son animal malheureusement.

    C'est tout aussi illégal de balancer son chien par dessus la grille d'un refuge, de jeter une portée de chatons dans une benne à ordures, de laisser son chat sur le site de nourrissage d'une association... Pour ne citer que les cas les plus courants.

    Hormis ces considérations légales, abandonner son animal sur la voie publique, c'est simplement le condamner à mort, mort lente ou violente, mais mort certaine. Chats, chiens, furets, lapins, etc. ne survivent pas dans la rue s'ils ont toujours vécu auprès des humains qui pourvoyaient à tous leurs besoins. Il faut regarder les choses en face : AUCUN animal ne se débrouillera tout seul, pas même un chat, tous crèveront plus ou moins rapidement.

    Alors, franchement, à tous les abandonneurs délicats qui se refusent à éclater un crane d'un coup de pelle au fond de la cour, sachez que quand vous jetez votre animal à la rue vous faites preuve d'encore plus de cruauté puisque vous laissez à d'autres le soin de pallier à votre lâcheté en percutant votre chien qui divaguait sur l'autoroute et ira peut-être agoniser pendans des jours dans un fossé.

 

Maintenant, soyons tout à fait clairs, les refuges et les associations qui euthanasient faute de place, les fourrières qui exécutent parce qu'on les paie pour ça, et même les ordures qui jouent au foot avec un chaton trouvé dans la cour de l'immeuble ne sont pas les responsables de la mort de tous ces animaux, ils ne sont que la conséquence de l'irresponsabilité de propriétaires qui veulent se débarrasser de leur animal tout en gardant les mains propres.

Il est temps d'assumer : quand on abandonne son animal, on n'est pas "malgré tout quelqu'un de bien", on ne fait pas "au mieux", on est un lâche irresponsable.  Espérer de la compassion, de la compréhension ou du respect quand on s'est refusé à en accorder aux plus faibles et aux plus dépendants des êtres vivants, c'est faire preuve d'un égoïsme écoeurant qui, associé à une évidente lâcheté, nous exclut de fait de cette humanité que nous revendiquons.

abandon espagnol"Quand vous abandonnez un animal parce qu'il "ne sert plus à rien", vos enfants retiennent la leçon .... pour, qui sait, en faire autant avec vous le jour où vous serez âgé"
 

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